Les 25 et 26 juillet 2014
PREMIÈRE NUIT EN REFUGE DE MONTAGNE POUR AMETSA ET SA GRANDE COPINE MARTINA
Quand on est
passionné par quelque chose, on aimerait communiquer cette passion à ses
enfants et petits-enfants.
C'est pour
moi le cas avec toutes mes passions et parmi elles, la montagne.
Ma
petite-fille Ametsa allant vers ses six ans, je réfléchissais depuis longtemps
à aller passer une nuit en montagne avec elle. Cela demandait une bonne
préparation pour ne pas la dégoûter depuis la première fois et supposait donc au moins deux conditions:
- qu'il n'y
ait pas trop de marche, surtout en montée.
- que nous
partions avec une amie de son âge.
Bien
longtemps à l'avance, je téléphonais à mon amie Paula dont la fille Martina est
une grande amie d'Ametsa. Elle adhéra immédiatement à mon projet me faisant
entièrement confiance pour préparer la rando.
Je commençais
mes recherches: Pombie depuis Anéou? Ayous depuis le Pont d'Espagne? Arrémoulit par le petit train d'Artouste?
Mais finalement sur les conseils de mon fils, je me décidais pour le refuge
d'ILHÉOU au pied du Grand Barbas. Nous monterions depuis Cauterets en
télécabine, puis en télésiège jusqu'aux Crêtes du Lys à 2303m d'altitude, pour
redescendre jusqu'au refuge qui se trouve au pied du Lac Bleu à 1988m. Et le
lendemain, nous ferions le chemin en sens inverse.
Notre refuge
était réservé pour la nuit du vendredi 25 au samedi 26 juillet. Jeudi soir, les
sacs à dos étaient prêts. Vendredi matin, il ne me restait plus qu'à faire la
"tortilla de patatas". Paula et Martina seraient à 8h30 en bas de
chez nous.
Or ce vendredi 25, à 8h du matin, cellule de
crise.
Paula m'appelle, elle vient de lire sur
Internet: “Alerte orange dans le département 65."
Je commence à téléphoner partout: Office de
Tourisme de Cauterets, refuge ILHÉOU... mais je ne trouve que des répondeurs
automatiques m'annonçant que les bureaux ouvrent à 9h.
À 9h, je recommence mes appels...
À l'office de tourisme: "La télécabine
et le télésiège fonctionnent... prévision d’orage pour la soirée...”
Gilles du refuge: “Ici, tout va bien… ceux
qui regardent la météo, restent aux tisons...”
La décision est difficile à prendre car nous
partons avec deux enfants de six ans. De plus si je connais plusieurs refuges
de montagne, celui-ci, je n'y suis jamais allée. Et en plus, il faut prendre la
décision vite car si nous partons, c'est maintenant, après ce sera trop tard!
À 9h15, nous décidons de partir. Depuis Zarautz, Paula peut
arriver avec Martina, à 9h45 en bas de chez moi. Vite, la tortilla de patatas... et fermer
les sacs à dos...
C'EST PARTI !!!
Ce sont deux heures et demi de route de
Donostia à Cauterets: chants, musique, jeux... Les gamines n'ont rien su de nos angoisses.
Paula et moi scrutons le ciel, tout au long
de la route... tout se présente assez gris pour ne pas dire noir!
Nous arrivons à la télécabine à 13h15… elle est
fermée, mais pas à cause du mauvais temps mais parce que c'est la pose de midi
jusqu'à 13h45.
OUF... nous respirons!
Nous mangeons notre omelette sur le parking
et à 13h45 pile, nous sommes les quatre devant le guichet.
"SVP... Quatre montées pour la Crête dy
Lys.
La dame me répond: “Madame, vous voyez
l’écran?
- quel écran?
- l’écran à votre droite.
- oui et alors?
- là-haut, c’est comme ça!
- tout blanc?
- oui, tout blanc!!!"
Nous nous regardons Paula et moi, et nous
décidons de monter.
Nous verrons là-haut. J'appelle quand même
le gardien du refuge qui me dit que là-haut, tout va bien. Et comme il faut
bien rigoler un peu, je lui dis: "Bon, si dans quatre heures, nous ne
sommes pas arrivées au refuge, vous appelez les gendarmes!!!"
À la station intermédiaire, c’est BLANC!!!!
On a même du mal à trouver le départ du télésiège, qui se trouve à, à peine
cent mètres de l'arrivée de la télécabine. Et bien sûr, nous sommes absolument
seules. Mais le gars des remontées mécaniques nous encourage à continuer. Et
nos deux petites sorcières sont aux anges...
Nous essayons surtout de ne pas leur
communiquer notre inquiètude. Par contre celle qui crise, c’est Paula… elle
m'annonce qu'elle a un terrible vertige! Donc pour elle, ce complet brouillard
qui nous enveloppe complètement, c'est presque mieux!
Cette photo vaut de l'OR!!!
Et puis, un miracle survient. Je retiens mon
souffle car c'est difficile à croire, mais à cinq minutes de l'arrivée du
télésiège du Grand Barbat, le brouillard se déchire et nous voyons la cabine d'arrivée, un peu de ciel bleu et nos chères montagnes. Quand nous mettons les pieds par terre, le gars au sommet a du mal à en croire
ses yeux, et comme personne ne semble monter derrière
nous, il prend son temps pour nous montrer où se trouve le refuge depuis la
crête et bien nous expliquer la route... car bien sûr, le brouillard peut nous recouvrir à nouveau en quelques minutes.
Table d'orientation sur la Crête du Lys
Depuis la table d'orientation, nous devinons le refuge qui doit se trouver dans les nuages
Pour arriver au refuge, nous avons un dénivelé de 350m en descente et 50m en montée que nous ferons en 1h40. Ce n'est pas mal du tout puisque le temps indiqué est de 1h15.
Nous commençons à descendre sur l'autre versant de la crête
Descente vers la cabane d'Arras d'où nous descendrons sur notre gauche vers le refuge, en laissant la montée au Col d'Ilhéou sur notre droite
Je continue à bien mémoriser la route de descente si jamais le brouillard remonte depuis la vallée
Ametsa, Paula et Martina
Malgré le brouillard qui remonte, il n'y a plus d'inquiètude car il suffit de bien suivre le chemin
Il faudra bientôt se rhabiller chaudement!!!
Enfin, notre refuge apparaît au détour d'un chemin, au bord du Lac Bleu ou Lac d'Ilhéou
AUPA MENDIZALEAK!!!
C'est le 25 juillet, il n'est que 5h de l'après-midi mais il fait bien froid. Donc il ne nous reste plus qu'à nous mettre au chaud près du feu...
...et à jouer au Memory...
... à chanter...
...à dessiner...
...à se raconter des histoires avant de dormir...
Pour ce soir-là, je n'avais emporté dans mon sac à dos, qu'un Barbe à Papa, donc Ametsa qui le connaît par coeur en français, le raconte en euskara à Martina.
Leur première nuit en refuge n'a posé aucun problème à nos deux filles puisqu'elles ont dormi "SECO" de 9h du soir à 8h du matin.
Et le 26 au matin, au réveil, un nouveau grand cadeau de la nature: un ciel totalement dégagé, une montagne resplendissante.
Et le 26 au matin, au réveil, un nouveau grand cadeau de la nature: un ciel totalement dégagé, une montagne resplendissante.
Au pied du refuge, le lac d'Ilhéou et le GRAND BARBAT (2813m)
Avec notre nouvel ami, Thomas
un moment d'émerveillement...
Avant de quitter le refuge, Martina et Ametsa ont encore besoin de jouer, de dessiner, de crapahuter...
Et puis vers 10h, il est temps de remonter jusqu'à la Crête du Lys afin de reprendre le télésiège, puis le télécabine qui nous ramèneront à Cauterets. Il fait beau, nous avons du temps devant nous, donc nous laissons les filles profiter au maximum de tout ce qui peut les interpeller en chemin.
Nous laissons le refuge derrière nous.
Joubarbe à toile d'araignée
CHUT... un lézard!
Ça grimpe!
Génial, un névé!
Avant de continuer, un petit "hamaiketakoa" nous fera du bien
Attention, les vaches nous surveillent... elles protègent leurs petits.
Et nous voici presque arrivées sur la crête. Nous avons mis 3h depuis le refuge.
Télésiège et télécabine... un bonheur pour certaines, l'angoisse pour une autre!
Dernier pique-nique entre télésiège et télécabine.
C'est fini pour cette fois-ci. Mais nous nous sommes promis que l'an prochain, ce sera pour au moins deux nuits. Nous essaierons même d'emmener avec nous "l'aita asfaltero"!!!
AMETSA, MARTINA, PAULA et MIREN
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